mercredi 24 avril 2013

Défilé d'herbes folles


Leurs silhouettes légères ondulent sous la moindre brise. Élégantes et variées tant par leurs tailles que part la diversité de leurs inflorescences, les graminées sont très faciles à vivre, leur côté très graphique est particulièrement apprécié dans les jardins contemporains, les jardins minimalistes ou les mixed border de vivaces. Elles n’ont pas leur pareil pour alléger et créer un rythme et une structure à vos massifs. Très faciles, elles ne nécessitent quasi aucun entretien. Il suffit juste de les rabattre après l’hiver. 

Dans cette grande famille d’herbes un peu folles ont peux néanmoins distinguer trois grandes catégories.
Les graminées de terrain sec qui conviennent aux zones sèches. On retrouve dans cette catégorie Stipa tenuifolia, ces cheveux d’anges qui se marient à merveille avec les pierres des jardins minéraux ou la fétuque bleue (Festuca glauca) qui forme de jolis coussins bleus que l’on ne peut s’empêcher de caresser.
Ou encore toutes les variétés de panic (Panicum virgatum) ou Stipa gigantea, cette avoine géante pleine de transparence.

Seconde catégorie, les graminées de terrain humide, elles affectionnent les terrains frais et humides et les situations plus ombragées. c’est le cas de Carex morrowi Evergold ( persistant en hiver ) idéal pour illuminer une zone plus sombre du jardin. Carex elata Aurea d’un très beau jaune acidulé. Carex muskigumensis et son feuillage dense et bien compacte qui fait penser à un petit palmier. Ma préférée étant sans aucun doute la Japonaise Hakonechloa macra Aurea qui forme de très jolies fontaines de feuillages jaunes et qui se marie à merveille avec certains hostas.

Troisième catégorie, ce sont celles qui s’adaptent un peu partout, on retrouve ici l’incontournable Miscanthus sinensis et plus particulièrement le "graccillimus" qui constitue une bonne plante de remplissage pour créer un rythme et alléger vos massifs. Les Pennisetum alopecuroides sont aussi de bonnes compositions, ils résistent bien aux intempéries tout au long de l’hiver. Calamagrostis et Dechampsia cespitosa complètent ce tableau des graminées intéressantes à installer aux jardins.

La liste est encore longue et les associations multiples. Les graminées restent donc une valeur sûre pour obtenir un beau jardin rapidement et sans entretien. N'hésitez pas à les planter en masse. Effet garanti.

vendredi 4 janvier 2013

Un parfum de pâtisserie dans vos massifs.


Qui n’a pas rèver d’une fleur pour égayer son  jardin en cette saison ?
Qui n'a jamais ressenti le besoin de sentir un parfum doux et suave au détour du chemin ?
Et pourtant il existe bel et bien un arbuste intéressant en cette saison.
En effet, Les hamamélis nous gratifient d’une superbe floraison à la fois délicate et insolite, et ce au coeur de l’hiver.
Les fleurs qui poussent à même le tronc vers la mi-décembre persisteront jusqu’en février.
Parfaitement rustique, l’hamamélis supporte les températures négatives à condition d’être planté dans un mélange suffisamment léger et légèrement acide. À part cela, il ne nécessite que très peu d’entretien. Un apport d’engrais au printemps et quasi pas de taille puisqu’il pousse très lentement et dépasse rarement les 4 m. Il convient donc tout particulièrement en sujet isolé dans les petits jardins.
La plupart des variétés se parent d’une floraison qui va du jaune à l’orange voire le rouge pour certaines variétés comme «Amamélis intermedia Diane» . Pour admirer une superbe collection d’Amamélis, rendez-vous à l’arboretum du Kalmthout près d’Anvers où Jelena de Belder a rassemblé une superbe collection de cet arbuste étonnant.

dimanche 18 novembre 2012

Quelques essences pour enflammer votre jardin




Les journées raccourcissent, c’est le moment idéal pour planter arbres et arbustes qui illumineront vos sombres soirées de novembre. Pour constituer un fond de scène flamboyant dans votre jardin. Voici une liste non exhaustive d’arbres et arbustes aux feuillages remarquables, à combiner sans modération. 

Cotinus obovatus - Koelreuteria paniculata - Sorbus vilmorinii - Eunonymus alatus Acer palmatum (nombreux cultivars) - Gingko biloba - Quercus palustris -  Rhus typhina.

Pour ceux qui ne disposent que d’un petit jardin ou d’une terrasse, 
optez plutôt pour un sujet isolé de petite taille aux coloris spectaculaire.

Mon coup de coeur pour Eunonymus alatus,
fusain aux feuillages rose très marqué et de petite taille.
Ou alors une silhouette très élancée et un feuillage qui évolue du rouge pourpre au jaune orangé avec l’indémodable Liquidambar stiracyflua "Sared".

dimanche 7 octobre 2012

Fille de l'ombre et de l'eau. (les hortensias)



Hydrangea, c’est son nom, ou plus communément appelé hortensia.
C’est une plante facile à vivre qui nous gratifie d’une floraison longue durée.
De plus, la coloration de ses fleurs évolue tout au long de l’été et de l’automne pour vous garantir un spectacle ininterrompu de juin à décembre. Le mois d’octobre, étant selon moi l’apothéose avant le déclin, elles exhibent alors des coloris délavés, usés, abîmés par le temps, de toute beauté. Par la suite le squelette de ses fleurs séchées reste toujours aussi attractif même sous l’effet des premières gelées. On ne coupera donc les fleurs fanées qu’au printemps suivant ce qui protège les bourgeons des gelées tardives.

Cette assoiffée du jardin ne demande qu’une chose, une situation ombragée ou mi-ombragée et surtout beaucoup d’eau. C’est de là que vient son nom hydrangea (hydro=eau). Pour ceux qui la trouvent un peu démodée, c’est sans doute parce qu’ils ont l’image désuète de la classique hydrangea macrophylla qui trône isolée au fond du jardin de leur grand-mère bretonne . Il existe aujourd’hui de nombreuses variétés aux allures contemporaines qui donnent des possibilités de combinaisons de formes et de couleurs infinies.
La variété Anabelle est une classique des jardins contemporain, la finesse et la blancheur de ces floraisons apporte élégance et finesse à vos massifs. Ma préférée : «Invincibelle Spirit» avec ses micros fleurs roses.
Le groupe japonais des serrata est aussi intéressant avec leurs floraisons plates et leurs magnifiques feuillages d’automne. Ce groupe supporte aussi mieux le manque d’eau.

Pour ceux qui ne jurent que par le bleu, optez pour des variétés bleues à la base («Renate Steiniger» « Mathilde Gütges» «Bodensee» «Ayesha») et épandez de l’ardoise ou de l’engrais spécifique à base d’alun à la base.
C’est en effet l’ensoleillement et l’acidité du sol qui conditionnera la couleur des fleurs. 

Si vous cherchez une plante facile, sans entretien et bien adapté à notre climat doux et pluvieux avec une profusion de fleurs tout l’été et l’automne, c’est sans aucun doute un hydrangea qu’il vous faut adopter. Vous verrez dans quelques années tout comme moi vous serez bleu de vos hortensias.

Mes coups de coeur se porte sur l’ Hydrangea Aspera «Macrophylla» et son allure parfaitement adapté au jardin exotique. (attention il prend beaucoup de place) et Hydrangea macrophylla "Merveille Sanguine" pour ses coloris d'octobre en photo dans cet article.

mercredi 15 août 2012

Floriade 2012, l’exposition horticole de tous les superlatifs.





























Floriade 2012, l’exposition horticole de tous les superlatifs. Dès l’entrée , le décor est planté, un torrent de graminée inonde le sentier qui va des caisses à l’entrée du salon.
Mélange subtil de stipa tenuifolia ponctués de vivaces dans les tons roses. Le salon s’étend sur 66 ha et s’articule autour de 5 grands thèmes : World show stage, Green Engine, Relax & Heal , Education & Innovation et Environment. Chaque aire thématique possède ses propres aménagements, ses propres décors et ses propres animations et restaurants. Les fervents jardiniers que nous sommes vont être comblés devant une telle déferlante d’idée et de beauté végétale.

La visite débute par l’espace World show stage. Selon moi la partie la moins intéressante du salon qui ne mérite pas vraiment que l’on s’y attarde. Elle sert d’espace de représentation pour les pays qui veulent démontrer leur savoir-faire horticole ou leur artisanat. À noter quand même, le stand belge qui tire vraiment bien son épingle du jeu avec son jardin sur plan incliné. Autre pavillon intéressant, l’Aquapavilion avec une très belle muséographie axé sur le thème de l’eau, sa consommation, notre impact écologique. 

On passe ensuite dans la partie «Environment». Une allée centrale accueille une succession de petits jardins. Tous très différents, mais tous remarquables par leur créativité et le soin apporté aux compositions. Mon coup de coeur se porte néanmoins sur le superbe jardin contemporain inspiratietuin et son bassin central encadré par une bande rouge fluo ainsi que le jardin luxembourgeois avec sa caravane rouillée et ses écrans encastrés. L’espace environnement compte aussi un jardin écologique qui fait la part belle aux respects des écosystèmes en privilégiant l’installation d’une mare naturelle et différents modèles d’abri et de plantes pour les insectes. On retrouve aussi un espace consacré aux compositions pour vos bacs et  jardinières qui vous donneront sans doute beaucoup d’idées de retour à la maison. Très déco aussi la cuisine et le salon envahis de végétaux. La nature s’invite alors dans nos intérieurs pour le plaisir des yeux.

On chemine ensuite vers le second grand thème du salon, Green Engine. Cette partie propose à nouveau une série de jardins créatifs de toute beauté, les Néerlandais nous démontrent une fois de plus leur savoir-faire en la matière. Un grand bassin central fait office de podium au défilé des créations de stylistes. On est ensuite attiré par l’ampleur de la grande serre. Serre ou se sont donné à coeur joie les fleuristes les plus talentueux, mon coup de coeur revient à l’installation aérienne version Arne Quinze qui conjugue assemblage de lattes colorées et paniers plastic coloré très sympa. On peut aussi contempler de nouvelles obtentions horticoles de fleurs coupées. Chacune d’entre elles reçoit une cotation en fonction de ses qualités esthétiques ou la rareté de son coloris. De l’autre côté de la serre, on trouve un stand résolument kitch qui projette ses délires floraux psychédéliques. 

On quitte l’espace Green Engine pour rejoindre la zone intitulée Relax @ Heel. Comme son nom l’indique cette zone est consacrée au bien-être et à la détente au jardin. Piscine, transat et barbecue sont donc au rendez-vous pour un repos bien mérité. Amusant quoiqu’un peu «too much» le jardin aux coloris très pop à rendre jaloux Andy Warhol ou David Hockney. Les enfants adorent le dragon rouillé qui crache du feu. Pour les amateurs de conte de fées on notera aussi la présence de géants verts qui sortent de terre, ou la chaise tulipe icône florale du design Hollandais. 

On quitte alors l’espace «Relax & Heel». A ce moment-là, même Misterplant aux mollets d’acier commence à ressentir les effets de la fatigue. Heureusement l’émerveillement est à l’orée du bois où sont présentées des installations de l‘artiste Land Art belge Will Beckers. Typie, tunnel et suspension de branches tressées rendent hommage à la Forêt. On arrive ensuite dans la section consacrée à l’innovation et l’éducation. Dans cette partie on peut admirer une grande serre tropicale, un pavillon ou vos papilles pourront goûter différents légumes et condiments. L’allée centrale, elle met en valeur une succession de massifs de couleurs différentes, rien que pour vos yeux. 

Voici un petit compte-rendu de la journée passé à Floriade. Alors si comme Misterplant les insectes butineurs sont vos amis, vous n’avez pas peur d’user vos tongs et que votre chérie n’est pas allergique aux pollens. Il vous reste jusqu’au 7 octobre pour venir visiter ce petit joyau végétal à Venlo dans la province du Limbourg Néerlandais. L’émotion est au détour de chaque jardin !

samedi 4 février 2012

Une timide empoisonneuse (Helleborus Niger)




Laissez moi vous présenter selon moi la plus timide des fleurs, j’ai nommé l’hellébore. Cette vivace de la famille des renonculacées se décline en de nombreux coloris plus délicats les uns que les autres.
Pouquoi timide ? 
Timide parce que les fleurs de cette plante sont souvent tournées vers le bas, comme si elle voulait cacher son joli minois aux yeux des jardiniers passionnés que nous sommes.
Dommage, car cette plante possède des fleurs remarquables et variées.

Sous ce profil bas se cache une empoisonneuse de premier rang.
En effet les racines noires de cette plante (helleborus niger) regorgent de 2 poissons d’une part l’hélléboréine qui agit sur le coeur et d’autres parts l’hélléborine un paralysant du système nerveux. Jadis considéré comme herbe aux fou , elle était censée guérir de la folie et éloigner le pouvoir maléfique des sorcières.
Pour cette raison on la retrouvait souvent à la porte d’entrée des maisons de campagne.

Au niveau culture c’est une valeur sûre de vos jardinières d’hiver, elle aime la mi-ombre voire l’ombre et se plaît dans un sol riche et argileux.

Alors si vous maquez d’idées pour fleurir vos jardinières en cette saison. L’hellébore vous comblera de ses élégantes parures. Blanches, noires, roses, vertes. Ils y’en a vraiment pour tous les goûts.
La gallerie photos ci dessus vous le prouve.

Quelques espèces intéressantes : Helleborus argutifolius - Helleborus Niger - Helleborus foetidus - Helleborus orientalis.

lundi 2 janvier 2012

Pousse !!! Mousse !!! (Nos amies les briophytes)


Plante primitive par excellence la mousse à toujours suscité fascination et engouement.
La mousse nous apaise par son côté frais et doux. on aime la caresser et on rêve de s’y étendre.
C’est sans doute la raison pour laquelle, les jardins japonais font la part belle aux mousses, car elle repose l’esprit et invite à la méditation. Très utile pour les fleuristes, elle constitue un faire-valoir intéressant dans les compositions florales ou pour garnir les pots de vos bonsaïs. Le designer Nguyen Chanh à même réalisé un tapis de salle de bain en véritable mousse.
La mousse une plante préhistorique qui peut se vanter d’embellir notre quotidien depuis plus de cinq cents millions d‘années. Certains la traquent dans leur pelouse, d’autres la cultivent. Pour ma part, elle me fascine.
Les mousses sont les premiers végétaux à s’être développé juste après les algues et juste avant les fougères. La mousse possède une faculté d’adaptation hors du commun. On la retrouve en très haute montagne et même à la limite du pôle Nord. Il lui faut très peu de choses pour survivre, elle s’accroche sur la roche nue, le béton et même parfois le plastique de nos gouttières.
Même si elle affectionne dans la plupart des cas les endroits sombres et humides, elle peut cependant résister à une longue sécheresse pour ensuite repartir à la première pluie venue.
La mousse ne possède pas de fleurs. On distingue des rosettes de feuilles mâles enveloppant les anthéridies (organe mâle) et les rosettes de feuilles femelles enveloppant les archégones (organe femelle). Des anthéridies s’échappent les gamètes mâles qui vont aller féconder un oeuf. C’est la jolie petite capsule orange que l’on distingue au dessus des mousses. C’est cette petite capsule qui une fois éclose laisse échapper des spores unicellulaires qui coloniseront les alentours de la plante mère.Les mousses en se décomposant ont fourni le premier substrat nécessaire au développement des plantes.Alors je dis "respect" pour ces miniatures végétales.

Après la lecture de cet article, j’espère qu’en vous promenant vous ne verrez plus la mousse de la même manière et que vous ne la chasserez plus systématiquement de vos jardins.
Elle apporte un peu de poésie au recoin oublié de nos trottoirs et constitue un véritable baromètre de la bonne santé de notre environnement.  Pour parodier la célèbre publicité de savon, je dirais donc «Pousse mousse c’est bien plus malin pour protéger le genre humain.»